Terminologie et documentation
John Humbley
CTN-LLI-INaLF Université Paris 13

0. Terminologie et documentation : parentée méconnue

Au moment de préparer la présente conférence, les organisateurs se sont interrogés sur l'équivalent français de Keynote lecture. Celui que nous avions retenu pour TKE '99 (Terminology and Knowledge Engineering, Innsbruck) est conférencier invité, exemple d'une métonymie fréquente en traduction anglais-français, une version mettant l'accent sur la conférence, l'autre sur le conférencier, ce qui est quelque peu déconcertant dans un document bilingue ou plurilingue. L'explication de l'équivalence est simple : les organisateurs invitent certains conférenciers, car ils souhaitent que ceux-ci abordent un sujet important dans le cadre du congrès, développent des thèmes privilégiés et encadrent des présentations plus ponctuelles. En un mot, on souhaite que le conférencier donne le ton (d'où keynote).

Le ton que je voudrais donner est celui de l'importance de la documentation dans le cadre de la terminologie, importance que les organisateurs de la conférence ont reconnu en réservant une demi-journée à cet aspect de la collaboration terminologique européenne. On peut se féliciter de cette place privilégiée, après tant de colloques qui passent ce problème sous silence. Cette collaboration est concrétisée par le serveur d'information terminologique, ETIS, première réalisation de l'Association européenne de terminologie, et par l'initiative TDCNet, réseau européen de centres de documentation terminologique, auquel participent plusieurs membres de l'Association, qui communiquent eux aussi lors de cette rencontre.

Les quelques mots qui suivent sont inspirés d'une expérience de dix ans dans un centre de recherche et de documentation, le Centre de terminologie et de néologie (CTN), qui ambitionne en France le rôle que joue INFOTERM sur le plan international. Ils s'inspirent également des efforts en cours actuellement au sein de TDCNet.

Si on parcourt les actes des très nombreux colloques et congrès de terminologie de ces trente dernières années (et pour ce faire, il faudrait un centre de documentation - combien au monde sont en mesure de nous les fournir ?), on est frappé de l'absence de cet enjeu majeur dans les débats. Cette simple constatation souligne la responsabilité qu'ont les orateurs de ce matin, car il faut saisir l'occasion qui nous est offerte. Et pourtant, c'est important. Les enquêtes menées sur le travail du traducteur font ressortir le temps passé aux recherches de documentation et de terminologie (cf. Association TSL 1993). En outre, la recherche des documents et des termes constitue les deux cotés de la même médaille. Et ce qui est vrai pour la traduction l'est aussi dans d'autres secteurs où la terminologie joue un rôle significatif.

Dans cette présentation, il s'agit de situer les enjeux de la documentation dans le travail de terminologie et de clarifier un certain nombre de concepts qui seront abordés ultérieurement dans le courant de la journée. Nous passerons ensuite à un aperçu historique du développement parallèle de la terminologie et de la documentation, préalable d'une coopération accrue. Ensuite nous allons dépasser le contexte du travail terminologique, tout diversifié qu'il soit, afin de considérer brièvement ce que la terminologie apporte d'ores et déjà à la documentation. Cette question ne fait pas officiellement partie de notre sujet, mais il n'est pas inutile de l'aborder, car elle permet de mieux situer les besoins en documentation terminologique, question qui, en revanche, nous concerne très directement. La partie centrale de cet exposé est un aperçu des développements dans le travail de documentation au sein de la terminologie, surtout à la lumière des nouvelles technologies de l'information. Nous conclurons enfin sur les perspectives, en particulier dans le cadre des initiatives européennes. Il est vrai que les propos évoqués seront assez superficiels, mais c'est pour mieux préparer les interventions de la matinée, qui, eux, approfondissent un certain nombre de ces thèmes.

 

1. Parenté terminologie/documentation : quelques définitions

Il n'est pas inutile de réfléchir quelques secondes sur la définition de terminologie et de documentation. On sait qu'il existe des conceptions très différentes de ce que la terminologie représente. Pour certains, en France en particulier, c'est la chasse aux anglicismes. Nous savons que cette vision des choses est excessivement réductrice, mais nous allons voir qu'une définition simple n'est pas chose aisée. Une des raisons est que terminologie comme documentation souffrent de métonymie aiguë. En réalité, ces deux mots sont loin d'être exceptionnels et on en relève bien d'autres qui se comportent de la même façon. Dans ces cas, le mot renvoie à une action et à son résultat. Il s'ensuit que la terminologie, c'est le travail (du terminologue) qui permet la mise au point d'un produit, qu'on appelle du même nom, une terminologie. De même, la documentation, c'est le travail (du documentaliste), qui permet la mise au point, ou ici, l'organisation, d'un produit, qu'on appelle du même nom : de la documentation. Les instances de normalisation, l'ISO en particulier, reconnaissent ce phénomène :

Pour la terminologie on peut distinguer :

a) l'ensemble des principes et des fondements conceptuels qui régissent l'étude des termes

b) l'ensemble des règles qui permettent de réaliser un travail terminographique

c) l'ensemble des termes d'un domaine donné (Cabré 1998 : 70)

On peut aller plus loin et proposer jusqu'à cinq sens principaux, comme le fait de façon bien utile Bruno de Bessé (1994), mais les trois que nous venons de citer suffisent pour la démonstration.

Pour la documentation, l'ISO (5127/1-183) propose les définitions suivantes :

documentation (1)
Collecte et traitement permanents et systématiques de l'information enregistrée permettant son stockage, sa recherche, son utilisation ou sa transmission.

documentation (2)
Ensemble de documents réunis à des fins déterminées.

Quelques remarques s'imposent. D'une part, le français donne des signaux linguistiques qui soulignent la différence de sens : la terminologie, c'est la méthode, éventuellement le travail, mais une terminologie est un... document. Documentation est similaire, bien que le parallèle ne soit pas parfait : si la documentation est bien le travail (et peut-être la méthode), son objet est de la documentation. Ce qui est vrai du français l'est aussi pour d'autres langues, même si les marques linguistiques ne sont pas distribuées de la même façon.

Un autre manque de parallélisme est peut-être plus significatif : on peut découper les différents sens de terminologie en avant, pendant et après, le point de référence étant le travail terminologique et la méthode qui permet de le mener à bien. Commençons par la fin : une terminologie, dans le sens du produit, est un livre ou une base de données, qu'on appelle aussi et diversement vocabulaire, lexique, ou, sous l'influence de l'anglais, glossaire. Déjà à ce stade bien matériel, il existe un problème de définition. Lorsqu'on conçoit un système international d'accès à la documentation, comme pour ETIS, il est indispensable de se mettre d'accord sur le contenu de chaque catégorie, en d'autres mots, de s'accorder sur une définition. En outre on s'aperçoit que les pratiques nationales divergent, les mots sont différents et les faux amis abondent. On a l'impression de s'entendre, mais en fait on fait souvent fausse route. Bref, on est confronté à une situation de régulation terminologique bien classique, et il faudra que les terminologues finissent par se mettre d'accord.

Là où un désaccord persiste, c'est sur la conception qu'on peut avoir de la phase préliminaire du travail de terminologie ('avant'). Existe-t-il une terminologie virtuelle, une structuration conceptuelle matérialisée par des mots (les termes) que l'on peut découvrir et mettre sur le papier ou dans la machine, sous forme d'une terminologie, un vocabulaire etc. ? La démarche classique incorpore cette vision des choses dans la théorie. Certains terminologues, souvent issus de la linguistique informatique, ne postulent pas de terminologie préexistante, préstructurée, mais insistent sur les applications, qui sont les réponses à des besoins très variés. Le résultat, la terminologie 'produit'... et produite, est différent selon le point de vue (cf Abbas et Picard, à paraître). Les partisans de la terminologie 'imminente' s'efforceront de mettre au point une description fidèle, à des degrés d'abstraction variés, selon l'expression de l'ISO, du vocabulaire d'un domaine qui fait ressortir les liens conceptuels, et qui aident éventuellement et notamment à l'apprentissage de ce domaine. Les partisans de l'autre approche, la terminologie 'ad hoc', tâcheront de proposer un extrait linguistique qui réponde directement à une commande donnée, qui peut dépasser les limites d'un domaine (à supposer que les domaines existent, ce que les terminologues 'ad hoc' mettent en doute). Cette question peut paraître complètement théorique, et hors propos ici, mais nous verrons qu'il existe des implications au niveau de la documentation. Les deux démarches reposent sur une documentation, bien entendu, mais l'approche 'ad hoc' est plus fortement textuelle et établit ainsi des liens encore plus étroits et plus permanents avec la documentation.

En documentation, il ne semble pas exister de telles interrogations, car, tout simplement, on travaille sur un matériau bien plus concret : les documents et non sur la langue. Au delà, on relève néanmoins des différences en documentation qui rappellent celles de la terminologie : des thésaurus de formes différentes, qui reflètent soit les domaines et sous-domaines d'un secteur donné, soit une utilisation spécifique d'une profession donnée. Le parallélisme terminologie-documentation est donc assez systématique, malgré une absence de contacts qu'on peut regretter.

1.1 Aperçu historique

Cette convergence terminologie/documentation ne doit rien au hasard. Elle remonte aux pères fondateurs de ces deux nouvelles disciplines ou démarches. Les terminologues sont bien au courant du rôle qu'a joué Eugen Wüster dans la définition des missions de la terminologie et dans ses méthodes. Il a reconnu, dès le départ, le rôle important que joue la documentation dans ce travail, aspect sur lequel nous reviendrons tout à l'heure.

Paul Otlet est beaucoup moins connu des terminologues. Il a joué pour la documentation un rôle similaire à celui de Wüster dans la terminologie. Une génération les sépare mais ils ont oeuvré tous les deux, de façon idéaliste mais concrète, pour éviter que la catastrophe de la Première Guerre mondiale ne se reproduise. Pour Wüster, c'était en promouvant la coopération internationale par le biais d'un travail sur les outils linguistiques de la communication entre communautés de différentes langues, dont un est l'espéranto, et l'autre l'harmonisation terminologique. Pour Otlet, la solution était l'instruction publique ; car un peuple instruit ne serait pas susceptible de faire la guerre, et le meilleur moyen, c'est la bibliothèque publique, qui propose tout le savoir du monde présenté de façon lisible, globale.

... rendre sensible et présente la préoccupation sociale, vouloir l'utilité pour le plus grand nombre, travailler à l'amélioration de la société.
Otlet et Wousters 1923 : 145 dans Holzem 1997

Ces deux pionniers poursuivaient des buts similaires par des voies parallèles. Démarche classificatrice, point de départ onomasiologique, privilège de la hiérarchie, distinction entre sciences pures et sciences appliquées. Dans les deux disciplines, ces concepts de base font l'objet actuellement de redéfinitions très importantes, que nous ne pourrons pas résumer ici. Pour en donner une idée, on peut évoquer un travail récent, celui de Maryvonne Holzem (1997), documentaliste-terminologue de Rouen, qui a résumé de façon originale la ressemblance en comparant les unités de base :

mot-clé

mot choisi soit dans le titre ou le texte d'un document, soit dans une demande de recherche documentaire, pour en caractériser le contenu.
ISO 1987 43 -100

Descripteur

Terme ou symbole formulé ou homologué dans un thésaurus et employé pour représenter sans ambiguïté les notions contenues dans les documents et dans les demandes de recherche documentaire
AFNOR Z 47 100

les critères qu'ils invoquent pour qu'un mot soit un terme ou un mot-clé.

Dans les deux cas, les fondateurs ont opéré des opérations de réduction similaire, que M. Holzem a mis en lumière de façon originale (Holzem 1997 : 154).

Pour être un terme,

un mot doit être débarrassé de ses ambiguïtés (Felber 1987 : 149) ; ceci se fait essentiellement par la prise en compte unique du mot dans un domaine de spécialité donné, mais aussi par des opérations conscientes d'épuration, appelée la normalisation ;

un mot subit, par conséquent, un appauvrissement sémantique : on sépare bien terme et mot du vocabulaire général, on ne tient pas compte ni de ses connotations actuelles ni de sa consonance historique, on ne s'occupe pas de sa morphologie ni de sa syntaxe.

un mot est inséré dans un plan de classement hiérarchique.

Pour être un mot clé - ou plutôt le descripteur, davantage normalisé - on effectue une épuration parallèle :

- le mot choisi doit représenter sans ambiguïté les notions contenues dans les documents

- le mot ne doit pas être ambigu

- le mot-clé est présenté dans le thésaurus sous sa forme brute

- le mot-clé est limité à son domaine

Les démarches sont donc très proches, car issue d'une même filiation, qui remonterait au philosophe anglais Francis Bacon. On pourrait donc supposer que terminologues et documentalistes sont faits pour s'entendre. En fait, ils collaborent relativement peu, du moins en France, malgré les efforts de Sciences Po formation et de l'Association professionnelle de documentalistes, l'ADBS. Force est de constater, par ailleurs, que le numéro 18 de Terminologies nouvelles, revue du réseau francophone de terminologie le RINT, qui devait faire le point des recherches en terminotique et documentation, présente effectivement de nombreuses innovations dans l'exploitation de la documentation, mais qu'il comporte peu de réflexion sur les différentes façons d'aborder les problèmes communs, et encore moins une synthèse entre les deux. Il serait important, lors de rencontres telles que celles d'aujourd'hui, d'associer pleinement les documentalistes, et encore plus dans le cadre de la coopération terminologique à venir, car leur collaboration est aussi indispensable que celle entre terminologues, et, par exemple, traducteurs.

La documentation devient de nos jours l'information-documentation, distinction qui n'est pas sans pertinence pour la collaboration dont nous parlons. Pour prendre la question par le petit bout de la lorgnette, on peut dire que le CTN remplit son rôle de centre de documentation bien mieux que celui de centre d'information. On vous fournit sans problème l'ensemble des colloques de terminologie ou les dictionnaires des assurances en français, mais on a du mal à communiquer les noms de ceux qui travaillent actuellement sur la terminologie financière contemporaine.

 

2. La terminologie au service de la documentation

Il n'est pas question ici de traiter des questions fort complexes par ailleurs relatives au rôle de la terminologie dans l'information-documentation, mais de pointer des applications pratiques et facilement visibles, afin de mieux cerner la demande que l'on fait à la terminologie.

Dans son manuel, Teresa Cabré met l'accent sur ce que la documentation apporte à la terminologie, et, a contrario, ce que la terminologie apporte à la documentation. Pour elle, la documentation accomplit des opérations à caractère terminologique :

a) l'établissement d'une classification préalable des notions ;

b) la sélection des notions, l'établissement de relations et la vérification des éléments de la hiérarchie ;

c) la sélection des termes, l'élimination des synonymes et si possible des homonymes.

Cabré 1998 : 98

Jean-Claude Corbeil résume ainsi l'imbrication de terminologie et information-documentation :

L'information s'est glissée au coeur de l'avenir, comme matière première stratégique. Elle est servie par une technologie informatique qui en favorise le stockage, le traitement et la diffusion au moyen de logiciels de plus en plus diversifiés et performants qui fonctionnent tous grâce à des interfaces en langue naturelle. La terminologie est partout présente dans cet univers. Dans le vocabulaire des interfaces. Dans les systèmes de classement de l'information, qui utilisent le plus souvent un corpus de mots clés pour indexer les documents. Dans les systèmes de repérage de l'information, soit à partir des termes des textes, soit à partir des mots clés d'indexation. Dans les systèmes experts, où la réponse aux questions formulées par l'utilisateur exige un traitement préalable des informations spécialisées engrangées dans le système pour faciliter le passage entre les termes de la question et ceux des textes qui y répondent le mieux. Tous ceux et celles qui façonnent ces nouveaux accès à l'information sont des créateurs et consommateurs de terminologie.

Jean-Claude CORBEIL, 1992 (dans Cabré 1998)

Comme nous l'avons déjà vu, les mots-clés et les descripteurs sont aussi des termes, mais des termes d'un statut particulier, car ils renvoient, non directement aux concepts, mais à des documents dans lesquels ces concepts figurent. La parenté méthodologique déjà constatée ne dispense pas de démarches différentes, en fonction d'objectifs particuliers.

Une des applications les plus prometteuses de la terminologie est l'indexation automatique. De nombreuses grandes entreprises, publiques ou privées, en France et dans d'autres pays européens, utilisent la terminologie non seulement pour rationaliser et automatiser l'indexation des documents, et donc le stockage et la recherche d'informations. Sont concernées non seulement la production écrite propre à l'entreprise, mais aussi celle des autres, donc les concurrentes. Le dépouillement automatique est donc au coeur non seulement du système d'info-doc de l'entreprise, mais aussi de son dispositif de veille stratégique. Il s'est avéré que les techniques de pointe sont mieux reflétées par les techniques de la terminologie que par les thésaurus. Ceci s'explique par les différents niveaux d'abstraction entre la documentation et la terminologie. La documentaliste retient comme mot clé des termes ayant une compréhension relativement large, car elle souhaite que chaque mot clé renvoie à plusieurs documents, pas trop (c'est le bruit), pas rien (le silence). Un mot clé qui ne renvoie qu'à un seul document n'est pas très rentable et zéro document, c'est une perte nette. La terminologue, en revanche, n'a pas les mêmes contraintes. Elle recherche soit tous les concepts, toutes les entités d'un domaine ou d'un sous-domaine donné, soit les termes pertinents à une application donnée, qui, s'il s'agit de traduction, peut comprendre des éléments ayant une compréhension extrêmement réduite, et qui se rapproche de ce que les soviétiques appelaient la nomenclature, et qu'ils séparaient de la terminologie. Il est évident que les innovations, et les mots qui les désignent, ont le plus souvent une gamme de compréhension extrêmement fermée, et sont donc captés par la terminologie, mais non par la documentation. Encore faut-il savoir s'il s'agit de terminologie avant ou terminologie après.

Au symposium d'INFOTERM de 1998 il a été question du rôle que joue la terminologie dans la documentation des entreprises. Un témoignage qui a retenu toute notre attention concerne le cas d'une entreprise autrichienne de taille moyenne engagée dans la production industrielle (Steiner 1998). Depuis quelques années, cette entreprise intègre la terminologie au sein de la production, dès la conception d'un produit, puis dans toutes les étapes de sa production. Cette démarche permet aux employés de désigner les mêmes choses par le même nom, et facilite grandement la rédaction de toutes sortes de documents : spécifications techniques, matériel publicitaire, descriptions de produits, manuels d'utilisation, catalogues de pièces détachées, notices de programmation, etc. Non seulement l'entreprise fait des économies en réalisant dès le départ des documents efficaces, elle prépare le terrain pour la traduction des documents dans la langue de ses clients. L'outil qui permet ce suivi terminologique est une base de données tout à fait classique : l'originalité est son intégration à toutes les étapes du processus productif, soit une question d'ergonomie, plutôt que de terminologie et de documentation. Mais, par la même occasion, c'est une illustration de ce que la terminologie apporte à la documentation, ici la production documentaire technique d'une entreprise.

Cette démarche expérimentée par l'entreprise autrichienne est peut-être moins originale qu'on peut le croire à première vue. Elle s'apparente, de plusieurs points de vues, à celle de la localisation. On sait que la traduction est intégrée dans une démarche de conception et de réalisation d'un produit, produit qui doit être adaptable à différents marchés. Il est évident que la terminologie doit être incorporée dans cette démarche globale de la même façon que dans l'entreprise autrichienne. D'un certain point de vue, on peut dire qu'elle a déjà intégré la localisation dans leur production générale.

 

3. La documentation au service de la terminologie

Les terminologues du passé n'ont jamais sous-estimé l'importance de la documentation dans le travail terminologique. A la fin de sa vie, Wüster soulignait encore la place des sciences de l'information dans la terminologie, définie comme une discipline au carrefour de la linguistique, des sciences cognitives, des sciences de l'information, de la communication et de l'informatique. C'est grâce aux efforts de Wüster que l'on a établi INFOTERM, qui se définit comme centre international de documentation et d'information terminologique, c'est dire l'importance de la documentation dans l'organisation mondiale de la pratique terminologique. Les manuels suivants ne démentissent pas cette place de choix. H. Felber (1987) y consacre une place importante dans le manuel qu'il a rédigé à la demande de l'UNESCO. Au Canada, G. Rondeau reconnaissait aussi le lien étroit qui unit terminologie et documentation (Rondeau 1984 : 35).

On ne peut dissocier terminologie et documentation, car tout travail terminologique doit nécessairement faire appel, directement ou indirectement, à une abondante documentation spécialisée. C'est là un principe admis dans les faits par tous les organismes publics ou privés à vocation terminologique.

La documentation est vue comme faisant partie du travail de terminologie ; ce principe est illustré par Daniel Gouadec (1990), qui explique bien comment la documentation est intégrée à chaque étape du processus terminologique.

Mais c'est moins la place de la documentation dans les pratiques classiques qui nous intéresse ici que les évolutions récentes.

3.1 Evolution récente

C'est l'évolution de l'informatisation qui révolutionne à la fois terminologie et documentation.

Les grandes banques de terminologie ont pris la mesure de l'offre documentaire sous forme d'accès en direct, essentiellement l'Internet, et de CD ROM. Ces ressources documentaires permettent un gain de temps appréciable dans la constitution de données terminologiques. L'intégration de ces nouveaux outils dans un service de terminologie nécessite une réorganisation des méthodes de travail, qui sont décrites dans quelques publications récentes, dont Terminologies nouvelles 18.

Plusieurs enseignements sont à tirer de ces nouvelles initiatives, dont il sera question dans les communications suivantes, et j'aimerais évoquer ici deux ou trois innovations méthodologiques. La première, développée par ces trois services sous différentes formes, est ce que l'Office de la langue française appelle la " banque virtuelle de textes " (Michel 1998). En effet, l'OLF continue d'enrichir son Grand dictionnaire terminologique (lui-même disponible sur Internet) de deux façons complémentaires : en ajoutant des vocabulaires exhaustifs et structurés de nouveaux sous-domaines, et en incorporant des nouveaux termes pour des domaines figurant déjà dans le dictionnaire. Ceci n'a rien de nouveau, ni de particulier à l'OLF d'ailleurs. C'est la méthode d'alimentation qui change. Pour la confection d'un vocabulaire systématique le changement est moins radical : le terminologue constitue une banque virtuelle de textes disponibles sur Internet qui viennent en complément de textes imprimés. Ceux-là ont d'ailleurs tendance à remplacer ceux-ci, lorsqu'un dépouillement automatique est utilisé, car il n'est plus besoin de scanner pour constituer un corpus lisible par la machine. Mais une grande banque de terminologie doit se tenir à jour dans tous les domaines, d'où la nécessité de démarches spécifiques pour la veille terminologique dans les domaines scientifiques et techniques en général. Il ne s'agit plus de développer des ensembles notionnels complets, mais plutôt d'ajouter de nouveaux termes et d'actualiser les données terminologiques existantes. C'est là où les banques virtuelles de textes scientifiques jouent un rôle majeur. A l'OLF c'est dans le domaine de la santé que l'expérience d'une documentation systématique puisé sur l'Internet s'est faite. Un site intranet s'est donc créé au sein de l'organisme qui constitue l'ébauche de la banque virtuelle. Ce site comporte, en amont, une liste de termes déjà traités (commissions de normalisation, extraits du Grand Dictionnaire terminologique etc.), ainsi que des ressources documentaires pertinentes pour la veille terminologique dans les sous-domaines identifiés :

- sites spécialisés tournés vers le public ou les spécialistes

- Agence Science-Presse, Technologies France...
- sites anglophones : MediciNet, Medsite....

- sites de fabricants ou de laboratoires pharmaceutiques
- revues médicales spécialisées

- L'Actualité médicale,
- The Medical post

ainsi que les listes d'abonnement Internet, par exemple Nouvelles de l'Internet médical francophone...

Ces sites permettent l'accès à une documentation bien plus copieuse qu'autrefois, car donnant accès à des informations destinées aux fournisseurs ou aux pharmaciens, ainsi qu'aux archives. En plus, les documents sont à jour et d'une grande pertinence pour le travail. De nombreux sites proposent par ailleurs des formules d'abonnement, garantie de nouvelles fraîches. D'autres proposent eux-mêmes des moteurs de recherches tournés vers leur spécialité, permettant ainsi le suivi de tel ou tel nouveau concept. A côté de ces sites, il existe des listes d'abonnement qui donnent des résumés où l'essentiel est extrait, ce qui permet d'identifier les concepts nouveaux les plus importants. D'autres abonnements existent aussi pour des recherches spécifiques (InfoAlert, Medline, Achoo...)

Une fois constatées la qualité et la quantité de néologismes terminologiques identifiés et décrits par ces démarches, on reste avec le problème de la réorganisation des services de terminologie et de documentation. En plus, la question de la formation des terminologues se pose, car ils sont rarement outillés pour ces nouvelles technologies. Question donc à reprendre mercredi sous la rubrique formation, ici surtout la formation continue. La démarche que nous venons de décrire est celle de l'OLF, mais des iniatives allant dans le même sens sont à signaler au niveau fédéral canadien (cf. Hutcheson 1998) et à EURODICAUTOM (Reichling 1998).

Nous avons déjà évoqué le temps passé par les traducteurs dans les recherches terminologiques et documentaires. Ce temps de recherche représente un lourd handicap, dont seulement une partie est visible de l'extérieur. Les traducteurs déclarent que ces recherches coupent leur élan créateur de traducteur, et qu'il est difficile de le retrouver. Que faire alors pour éviter de briser cet élan ? La réponse trouvée par le service de traduction est d'intégrer un système d'information et de documentation au poste de traducteur. La réponse des institutions européennes se trouve sous le sigle EURAMIS (European advanced multilingual system), qui comporte EURODICAUTOM. Il associe mémoire de traduction, système de traduction automatique (Systran en l'occurrence), bases textuelles, principalement CELEX, base législative communautaire, et autres. On peut prétendre, sans trop jouer sur les mots, que la mémoire du traducteur est aussi une exploitation de la documentation pour des besoins terminologiques traductionnels. En effet, on exploite des documents anciens afin de ne plus avoir à refaire les mêmes recherches documentaires et terminologiques. En plus de l'article d'Alain Reichling, déjà mentionné, on lira le dernier numéro de Terminologie et traduction.

Nous avons déjà parlé des listes d'abonnement. Il existe également des listes d'entraide. Nous avons entendu parler de celle du JIAMCATT (voir communication de M.-J de Saint-Robert), de France-Langue Assistance (Délégation générale à la langue française), des associations de traducteurs, terminologues et de rédacteurs techniques coordonnées par Rennes. Ces systèmes ont en commun le principe de l'entraide entre traducteurs ; on l'utilise lorsqu'on ne trouve pas d'autre réponse. Comme il est relativement lent (le temps de poser la question et d'attendre les réponses), il est évident qu'il ne saurait remplacer les ressources terminologiques. Mais son existence provoque une réorganisation au moins de la consultation de ces ressources.

Pour ne citer qu'un exemple que je connais bien, le vocabulaire des droits de l'Homme dans le contexte européen, nous avons commencé par scanner les textes de base (Déclaration dans différentes langues), par copier les disquettes comportant les arrêts de la Cour européenne des droits de l'Homme, confiées spécialement par les traducteurs. Aujourd'hui, trois ans plus tard, l'offre en textes disponibles sur Internet, surtout les arrêts, dépasse nos capacités de traitement.

3.2 La documentation à la source de la terminologie :

3.2.1 Vers une terminologie textuelle

Les derniers développements de la pratique terminographique ont également pour effet de rapprocher encore plus celle-ci de la documentation. Nous assistons à la production de plus en plus de terminologies faites sur mesure, des terminologies d'entreprises, publiques et privées, d'organismes publics, etc. conçues uniquement pour une application donnée. Ces terminologies sont produites en exploitant, en dépouillant le corpus de textes de l'organisme en question. Or, il devient envisageable de traiter intégralement la production documentaire d'un organisme, et de procéder à un dépouillement assisté par ordinateur, en exploitant des outils tels que LEXTER, NOMINO. Lorsque l'exploitation intégrale n'est pas envisagée, pour différentes raisons, on fait une sélection à l'intérieur de la documentation, et on sait l'importance des critères de sélection. Mais ici, le choix est facilité par le fait que l'on connaît très bien l'application visée.

En plus, ce genre de terminologie permet un retour aux documents- sources. En outre, dans de nombreux cas, le retour au texte est vital, car les termes sont ambigus hors contexte. Activité élevée, haute température ont des sens, et sont donc des termes non ambigus dans des contextes bien précis de la sécurité nucléaire (Abbas et Picard, à paraître).

3.2.2 Documentation et politique linguistique

La documentation est en mesure de rendre un autre service à la terminologie, dans un contexte que nous avons à peine évoqué ici : la politique linguistique. En effet, si l'on souhaite pouvoir proposer un service de terminologie de pointe, il faut aller là où il se produit, c'est à dire à la recherche. Et la recherche se matérialise sous la forme de documents, articles, livres, actes de colloques, de plus en plus des prépublications sur Internet, et il est évident que ces documents représentent la source principale d'une terminologie de qualité. Mais de plus en plus, cette recherche se fait en anglais, mettant en danger la viabilité des autres langues dans un contexte scientifique de pointe. Nous n'allons pas nous interroger ici sur les causes de cette situation hégémonique de l'anglais, ni sur les politiques globales qu'il convient d'adopter face à ce défi, qui nous mènerait bien trop loin. Nous nous limitons à un exemple de collaboration terminologie/documentation, qui est, à plusieurs points de vues, exemplaire.

En France, le candidat au doctorat est tenu de rédiger un résumé de son travail en français. Des recommandations officielles le conseillent pour cette tâche, en précisant par exemple que les sigles doivent être développés et traduits. Il doit déposer un exemplaire de ce résumé à la bibliothèque de l'université où la thèse est soutenue. C'est le moment qui a été choisi pour l'intervention que nous allons présenter, car le candidat se voit obligé à des formules néologiques. Les repérer à ce stade pourrait contribuer à faciliter la diffusion de ces néologismes. La recherche a été menée par Maryvonne Holzem (1997), et appuyée par la Délégation générale à la langue française. Chaque candidat déposant une thèse à l'Université de Rouen en 1998 reçoit une fiche de signalement des termes qui dénomment le mieux les résultats de sa recherche. Cette fiche est très détaillée : elle comporte des rubriques pour équivalents, synonymes, spécifiques, génériques, action typique, objet, agent, application (soit des renseignements cognitifs mais aussi linguistiques), que le candidat remplit avec la terminologue-documentaliste. Le résultat est un ensemble de fiches portant sur une cinquantaine de thèses, qui pourraient alimenter la mise à jour des thésaurus, car elles documentent, en français, l'innovation scientifique à la racine.

Quel est donc l'intérêt de ce recensement de néologismes terminologiques ? Il sert dans un premier temps à identifier les mécanismes en jeu. Voici quelques-une des questions que le sociolinguiste François Gaudin (1998) se pose :

Quel sort font-ils [les doctorants] à ces innovations ?

Comment traduisent-ils ?

Quelles attitudes linguistiques adoptent les laboratoires ?

Quelles directives reçoivent-ils ?

Voit-on émerger des jargons de laboratoires ?

Existe-t-il des besoins linguistiques méconnus ?

L'anglais bénéficie-t-il d'une faveur sans partage ?

 

4. Les services de documentation terminologiques

Le rôle des ressources documentaires de type factuel est extrêmement important pour la terminologie. Mais la terminologie a sa propre documentation, sous forme de dictionnaires, matériel de formation, actes de colloques, fichiers de producteurs et de consommateurs de terminologie, accès privilégiés à d'autres sources de documentation souvent employées par les terminologues. Et il existe déjà des centres de documentation terminologique en Amérique du Nord et en Europe, et nous allons aujourd'hui entendre comment certains de ces services fonctionnent réellement.

Il existe depuis longtemps une collaboration entre ces centres de documentation, surtout sur le plan régional - ce n'est pas par hasard qu'on nous présente ensemble cet après-midi deux centres de terminologie scandinaves. Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir afin d'assurer une réelle complémentarité entre centres existants, et encore plus de chemin pour ouvrir ces centres aux utilisateurs externes, terminologues, traducteurs, etc. en entreprise. C'est pour répondre aux besoins en informations terminologiques que la DG XIII a mandaté des centres de documentation terminologique, existants et en voie de création, pour constituer un réseau européen, largement ouvert sur le monde extérieur et accessible sur internet. Il s'est constitué en août 1998 sous le nom de TDCNet, et prépare activement le prototype d'un service de documentation terminologique. Le coordinateur est Christian Galinski, qui développera ici la stratégie générale du consortium, et examinera ce que la documentation terminologique peut apporter aux communautés linguistiques mises au défis de la mondialisation. Nous aurons également dans le courant de la journée les interventions d'autres participants, dont Giliola Negrini (voir aussi Negrini 1998), responsable du centre italien. Je peux donc me borner à quelques questions d'ordre général.

 

5. Perspectives

On assiste à une réorganisation générale de la documentation au sein de la terminologie. Elle pousse à une intégration plus grande entre les deux démarches et entre les deux types de ressources.

- les traducteurs ont besoin de davantage de documentation

- les terminologues font de plus en plus appel à la documentation

- l'abondance de sources de documentation fait perdre du temps

Il est donc urgent de profiter des développements récents (listes, échanges, réseaux, etc.) pour insérer un service de documentation et d'information terminologique, sous la forme d'un réseau de centres de documentation terminologique, et de son serveur ETIS. Et pour ce faire il faudra faire appel aux documentalistes, à leur savoir-faire, et il faudra incorporer des méthodes modernes d'information-documentation à la formation des terminologues.

La mise en place progressive de toutes les fonctionnalités de ce service fera évoluer le système, et les demandes exerceront une influence sur l'offre, et donc l'organisation des fournisseurs de services.

6. Conclusion

Les exemples cités suffisent pour prouver que non seulement la terminologie et la documentation sont complémentaires, mais qu'elles sont si proches qu'il est scandaleux qu'elles ne collaborent pas davantage, surtout à une époque où les progrès techniques, informatiques surtout, poussent dans ce sens. On peut prévoir en effet une terminologie qui ne soit pas seulement appuyée sur la documentation, mais intégrée à la documentation, où la terminologie renvoie aux textes, et où les textes seront éclairés par des gloses terminologiques.

Ce faisant, il serait malheureux d'oublier les préceptes des deux grands prédécesseurs, particulièrement pertinents pour le nouveau réseau de documentation européen : l'idéal du service public et le libre accès du plus grand nombre aux connaissances, héritage de Paul Otlet, et l'implication dans le monde industriel et professionnel, d'après l'exemple d'Eugen Wüster.

 

Bibliographie

ABBAS, Yasmina, PICARD, Marie-Luce (à paraître), " Exemple de pratique terminographique en entreprise ", Terminologies nouvelles 19

Association TLS (1993), " La terminologie au quotidien ", En bons termes, p. 3-35

BOURIGAULT, Didier, CHODKIEWICZ, C. , HUMBLEY, J (à paraître), " Construction d'un lexique bilingue des droits de l'Homme à partir de l'analyse automatique d'un corpus aligné ", Terminologies nouvelles 19

BESSE, Bruno de (1994), " Contribution à la définition de la terminologie ", dans P. Martel, J. Maurais (dir.), Langues et sociétés en contact. Mélanges offerts à Jean-Claude Corbeil, Canadian Romanica, vol 8, Tübingen, Max Niemeyer, p. 135-138

CABRE, Maria Teresa [1991] (1998) Terminologie : théorie, méthodologie, applications, adaptation et mise à jour par M. Cormier et J. Humbley, Ottawa, Les Presses de l'Université d'Ottawa/Armand Colin, 322 p.

COMMISSION EUROPEENNE, (1998), Terminologie et traduction, 1. Luxembourg, 362 p.

FELBER, Helmut (1984, édition française 1987), Manuel de terminologie, Paris, UNESCO, Infoterm, 375 p.

GAUDIN, François (1998), " La politique linguistique par le trou de la serrure ou les aventures du mot-clé " dans Terminologies nouvelles 18, p. 53-55

GOUADEC, Daniel (1990), Terminologie. Constitution des données, Paris, AFNOR, 219 p.

HOLZEM, Maryvonne (1997), Apport des recherches en terminologie à la communication des sciences, Thèse de doctorat, Université de Rouen, 393 p.

HOLZEM, Maryvonne (1998), " Le résumé de thèse et son auteur : voie d'une nouvelle complémentarité terminologie-documentation ", dans Terminologies nouvelles 18, p. 28-35

HUTCHESON, Helen (1998), " La terminologie et Internet : profession et évolution " dans Terminologies nouvelles 18, p. 11-14

MICHEL, France (1998), " Banques virtuelles de textes scientifiques, une aide possible à la veille terminologique ? " dans Terminologies nouvelles 18, p. 5-10

REICHLING, Alain (1998), " Systèmes d'information multilingues au service du traducteur ", Terminologies nouvelles 18, p. 15-18

RONDEAU, Guy (1984 [1981]), Introduction à la terminologie, 2° édition, Chicoutimi, Gaëtan Morin Editeur, 238 p.

STEINER, Franz (1998), " La terminologie/documentation au coeur de la conception de produits dans une entreprise autrichienne ", Terminologies nouvelles 18, p. 39-40

WÜSTER, Eugen (1981), " L'étude scientifique générale de la terminologie, zone frontalière entre la linguistique, la logique, l'ontologie et la science des choses ", dans RONDEAU, FELBER (éd.), Textes choisis de terminologie, Vol 1. p. 51-114, Université Lavel GIRSTERM

Voir aussi les pages Internet sur Otlet : Paul Otlet, Pioneer of Information Management.
http://info.berkeley.edu/~buckland/otlet.html

 

 

_retour à la page principale_