L'Europe a besoin d'une stratégie globale,
au niveau de l'Union, qui tienne compte de T O
U S les aspects de la problématique linguistique
et culturelle et qui place au tout premier plan
l'EDUCATION.
Cette stratégie, qui doit être
portée à la connaissance des citoyens
européens, afin qu'ils puissent participent
à sa mise en œuvre, en assurer le
succès et arriver, par ce moyen, à
se définir vis-à-vis des autres
puissances et des autres civilisations du monde,
devrait prendre en compte les domaines suivants:
Education
Institutions Européennes
Etats Membres
Relations avec les Pays tiers et les autres
instances internationales
EDUCATION. Il est nécessaire, indispensable
et urgent de mettre en place un système
d'apprentissage des langues, au sein de l'Europe
communautaire, dans le but de former des vrais
européens, en leur faisant prendre conscience
de la richesse linguistique et culturelle, qui
est leur apanage, et de l'importance de la sauvegarder,
pour des raisons d'identité et de démocratie.
Ce système devrait se baser sur:
l'amélioration de l'apprentissage de
la langue maternelle, qui reste la base de l'identité
culturelle et, même, de l'apprentissage
de toute autre langue,
la notion de langues formatrices et structurantes
de la pensée, dans ce cadre, le latin
et le grec, qui donnent accès aux autres
langues européennes devraient, entre
autre, être réactualisés,
au niveau des programmes scolaires,
l'introduction progressive de l'apprentissage
de deux langues européennes, pour tous,
après avoir reçu les bases appropriées
et adéquates aux différents cycles
d'études, et non pas n'importe comment
et n'importe quand,
la préférence et la solidarité
communautaire, à savoir que, il faudrait
privilégier les langues qui mieux identifient
la culture européenne et son unicité,
il devrait prévoir des éléments
de réciprocité, dans l'apprentissage
des langues, dans la mesure où il est
n'est pas admissibles, entre Pays partenaires
dans un projet d'intégration, que l'enseignement
des langues ne fasse pas l'objet d'un plan concerté
où le respect réciproque, l'équilibre
et la diversité s'y trouvent harmonieusement
composés,
ainsi que des programmes d'échanges,
à répétition, tout au long
du cycle scolaire.
INSTITUTIONS EUROPEENNES. Les institutions européennes
devraient pratiquer un plurilinguisme réel
et non de façade.
Elles devraient, avant toute autre chose, mettre
fin au démantèlement sournois que
les services linguistiques ont connu ces dernières
années.
Elles devraient restaurer des services linguistiques
adéquats au besoin de l'Europe, en faire
des centres d'excellence au service du citoyen.
Le nombre des langues procédurales et
de travail effectives devrait être élargi,
en tout cas, aux langues des Etats Membres dont
le poids démographique, politique, économique
et culturel est déterminant, au sein du
projet européen, en se basant sur des critères
qui doivent se démarquer de la pratique
actuelle par leur objectivité.
Pour ce qui est de la Commission, les trois
langues actuelles qui, en plus, sont de façade,
ne sont pas suffisamment représentatives,
en termes de culture européenne et de démocratie.
La notion de Pays fondateur et de Pays d'accueil
devrait être prise en compte dans la mise
en place d'un système linguistique juste
et équitable.
Les institutions européennes, notamment
la Commission, doivent réviser de fond
en comble le système informatique et les
dérapages vers la langue unique dans chaque
secteur.
Elles doivent rétablir des unités
multilingues, exiger un plurilinguisme réel
de ses fonctionnaires et démanteler les
centres de pouvoir dont certains secteurs clef
sont l'objet sur une base linguistique intolérante
qui tend à l'exclusion de toute autre forme
d'expression,
Elles se doivent de respecter les langues des
pays d'accueil des institutions européennes
et de leurs émanations afin d'éviter
cette nouvelle forme de colonialisme dont nous
avons parlé,
Les Institutions européennes sont redevables
vis-à-vis du citoyen européen de
faire rentrer dans la "culture" de la
maison le respect de toutes les langues des Etats
Membres, dans un système à géométrie
variable où rien ne peut être laissé
au hasard.
ETATS MEMBRES. Le mot d'ordre doit être
: Identité et ouverture, au sens que personne
ne doit renoncer à sa propre langue et
à sa propre culture mais, en même
temps, tous et chacun se doivent de pratiquer
une réelle ouverture envers les autres
langues et les autres cultures des Pays de l'Union.
Dans ce cadre, il est de fondamentale importance
de tenir compte du fait que plus de la moitié
des citoyens européens sont de langue et
de culture latine et que, presque, l'autre moitié
est de langue et de culture germanique.
Les Etats Membres doivent s'engager à
former le citoyen européen dès l'école
maternelle avec des programmes d'éducation
appropriés et coordonnés.
Ils doivent se préoccuper d'améliorer
l'apprentissage de la langue maternelle, rétablir
l'étude du latin et du grec, introduire
progressivement l'apprentissage de deux langues
européennes et en améliorer les
méthodes.
Faire jouer la notion de préférence
communautaire dans tous les domaines de la culture:
Radio, TV, cinéma, théâtre,
musique, littérature, etc.
Assurer la mise sur le marché national
de produits assortis de descriptions claires et
précises, toujours dans la langue nationale,
éventuellement, accompagnée d'autres
langues sur une base de réciprocité,
Garantir à tous les citoyens documents,
annonces, formulaires et autres indications des
secteurs public et privé dans la langue
nationale.
La réalisation d'une Communauté
Européenne plurilingue et multiculturelle
pacifique et épanouie n'est, en effets,
garantie que si l'on se pose dans l'optique du
respect, réciproque et généralisé,
des racines culturelles des peuples, de leurs
traditions et de leurs différentes formes
d'exister.
Dans cette optique, il est indispensable de veiller
à créer une cohésion populaire,
basée sur la reconnaissance et la réciprocité,
en lieu et place du rejet provoqué par
l'imposition progressive et étouffante
de la langue unique.
Aux simplistes qui prêchent la langue unique
, comme aux Etats-Unis, il est à rappeler
que la formation de ce Pays c'est faite dans des
conditions très différentes de celles
du processus d'intégration de l'Europe
et que, en tout état de cause, l'uniformité
linguistique des Etats-Unis a été
payée, au moins mais pas seulement, par
le génocide des indiens. Il est évident
que, si les indiens d'Amérique avaient
pu survivre à la colonisation, les Etats-Unis
seraient aujourd'hui, nécessairement, un
Pays plurilingue et multiculturel.
A noter, par ailleurs, que les Etats-Unis, eux
mêmes, sont bien obligés à
l'heure actuelle de faire marche arrière
avec l'impérialisme de la langue unique,
sur leur propre territoire, face aux populations
de langue espagnole.
RELATIONS AVEC LES PAYS TIERS ET LES AUTRES INSTANCES
INTERNATIONALES. L'Europe doit se définir
dans ses relations internationales et en finir
de jouer toujours "fuori casa", à
l'exterieur. Elle doit se présenter comme
une entité multiculturèlle, promouvoir
les langues européennes, faire usage systématiquement
de l'interprétation et exiger les traductions
appropriées, notamment du fait que les
matières traitées sont, généralement,
techniques et très spécialisées.
Cette stratégie, revue et complétée,
devrait faire l'objet d'un code de bonne conduite
assorti d'un médiateur aux langues, chargé
de veiller à sa correcte application et
être tracée dans le cadre de la Convention
pour la préparation d'un nouveau Traité
ou une Constitution européenne.
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