LA NORMALISATION
clef de voûte de la francisation des inforoutes

 

"La construction d'Internet s'est faite dans le respect de standards plutôt que dans celui de normes de l'ISO ou de recommandations de l'UIT. En fait, si les normes semblent plus en mesure de répondre aux besoins de la communauté internationale à long terme, les standards, eux, sont plus aptes à résoudre des problèmes immédiats et à répondre à des besoins urgents. Malheureusement, en raison de leur origine le plus souvent américaine, les standards contribuent à renforcer la position de dominance de la langue anglaise et des acteurs anglo-saxons."

Cette phrase, extraite du rapport que nous vous présentons ici, éclaire bien la situation actuelle des langues autres que l'anglais, non seulement dans le domaine d'Internet, mais aussi dans le cadre plus général des technologies de l'information. Pour remédier à cette situation et préserver les intérêts de la communauté francophone, la France et le Québec ont créé, en janvier 1995, à travers la Commission permanente de coopération franco-québécoise, le groupe NoTIAL, dont la mission est de coordonner les actions à mener au sein des instances normatives internationales. Le propos est double : d'une part, agir pour que l'élaboration des normes (qu'elles soient mondiales ou européennes) prenne en compte les spécificités de la langue française (et de ses variantes régionales) ; d'autre part, s'assurer, à travers les instances compétentes, du respect et de la mise en œuvre de ces normes. Ce groupe réunit des professionnels de la normalisation, des industriels et des représentants institutionnels (ministères et universités) ; par ailleurs, il fait appel aux compétences de consultants externes.

Pour atteindre ses objectifs de société multilingue de l'information, le groupe s'est fixé dix priorités, dont six concernent l'élaboration des nouvelles normes et standards au sein des organismes officiels où siègent des représentants français et québécois :

Les quatre autres champs se rapportent aux actions de promotion, de sensibilisation et de veille technologique :

Soulignons au passage que les bénéficiaires de cette démarche ne sont pas seulement les utilisateurs finaux (individuels, privés ou institutionnels), mais également les producteurs, qu'il s'agisse de prestataires de services, d'éditeurs ou bien de fabricants de matériels. C'est bien à ce titre que ces professionnels sont largement représentés au sein du groupe NoTIAL. Parlons enfin du document lui-même. Il fait le point sur les enjeux linguistiques liés à la normalisation des technologies de l'information et dresse un état des lieux des principales instances de standardisation et de normalisation. Ainsi, les personnes désireuses de s'informer sur la valeur respective des normes, recommandations, standards et spécifications techniques, sur les instances de normalisation (mondiales, européennes, nationales), sur le processus suivi par une norme depuis le dépôt du projet jusqu'à sa publication définitive et son entrée en vigueur, sur les noms des principales normes décrivant les formats de fichiers, les codes de caractères, les vocabulaires, sur les instances qui supervisent ces dernières et les représentations française et québécoise au sein de ces commissions, trouveront ici toutes ces informations, ainsi qu'une bibliographie de seize titres.
Groupe NoTIAL : Groupe de travail franco-québécois sur la normalisation des technologies de l'information dans leurs aspects linguistiques, 1997, 71 pages, ISBN 2-550-31674-6.
M. Stéphane Chaudiron, coprésident du groupe NoTIAL, ministère de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, Direction de l'information scientifique, des technologies nouvelles et des bibliothèques. Tél. : (33.1) 46.34.30.37. Télécopie : (33.1) 46.34.48.58. Courriel :
[email protected].
Au Québec : Ministère des Relations internationales, Direction de la gestion de l'information et des inforoutes, M. Marcel Cloutier, coprésident du groupe NoTIAL.

 


1. L'internationalisation vise la mise au point de méthodes normalisées capables de permettre la création de logiciels neutres, tant au plan culturel que linguistique. La localisation consiste, pour sa part, en leur adaptation aux besoins culturels et linguistiques particuliers d'une communauté d'utilisateurs.
2. A ce sujet, il faut souligner l'énorme bénéfice que l'on peut attendre de la normalisation des accès aux corpus, etc. Par exemple, le développement de Genelex et son utilisation dans les programmes de recherche ou le développement de produits commerciaux illustrent bien cette démarche, garante de la pérennité des investissements consentis en matière de recherche.

Retour au sommaire