Martín Morante (2007)

Les lumières de Coyotepe

Construite à l’origine comme une forteresse, du fait de son emplacement stratégique à l’entrée de la ville de Masaya au Nicaragua, Coyotepe est ensuite devenue un lieu obscur dans l’histoire du pays et de l’Amérique latine en étant utilisée comme centre de détention pour prisonniers politiques.

Dans ce lieu, la profusion de lignes droites et le défaut de lumière créent une idée d’arbitraire qui se perçoit dans chaque coin. L’appareil du photographe se déplace entre les cellules et les cachots dans le but de capturer cette lumière qui, timidement, arrive dans certains coins et se transforme en une multiplicité de lumières qui nous guident à travers l’un des nombreux chapitres obscurs écrits par l’homme.

Ces lumières illuminent aujourd’hui des murs qui, muets, ont supporté d’être les témoins involontaires des horreurs que seul l’homme est parfois capable de commettre et qui trouvent dans le vandalisme des graffitis qui les recouvrent un cri de soulagement, comme si la liberté d’expression prenait sa revanche dans ce lieu qui a pris soin de l’interdire.

Martín Morante

Né en 1976 en Uruguay, son intérêt pour la photographie a toujours été présent, son père ayant aussi été photographe.

Son besoin de création et son intérêt pour les techniques visuelles l’ont encouragé à suivre des études en arts graphiques à l’Université ORT d’Uruguay. C’est cependant son entrée en 1999 à l’école de photographie Fotoclub Uruguay qui l’a définitivement décidé à choisir la photographie comme technique.

Des professeurs comme Jorge Ameal et Álvaro Percovich lui ont ouvert les portes et c’est à partir de là que son travail a commencé à être reconnu : il a reçu plusieurs prix, parmi lesquels la médaille d’argent remise par la Commission du Patrimoine Historique et Culturel de la Nation en Uruguay (2001). Il a participé à de nombreuses expositions collectives et, en 2005, il a été invité par le Latino Arts Center de la ville de Milwaukee (EU) pour présenter trois « fotoensayos » sur la ville de Montevideo, “Tres historias made in Uruguay”.

Il réside actuellement aux États-Unis et travaille comme photographe indépendant.