BaricharaLeónGranadaGoiás VelhoAntigua GuatemalaSucreOuro PretoMontevideoMorelia
 

La ruée vers l’or

 

Les immensités au relief tourmenté et d’accès difficile, qui s’étendent à perte de vue au-delà de São Paulo, ne sont parcourues que par quelques aventuriers ou des esclaves fugitifs. São Paulo est la principale base des expéditions, ou « bandeiras » qui sous la conduite d’un officier ou d’un simple particulier partent, pour des mois ou des années, afin d’explorer le pays, d’écarter une éventuelle poussée des Espagnols, de ramener de la main-d’œuvre indienne, mais aussi dans l’espoir de trouver enfin l’or. L’or : on en parle beaucoup dans ce milieu trouble et agité des « bandeirantes ». Des informations confuses, distillées par les Indiens, donnent à rêver : une montagne lointaine, sommée d’une pierre mystérieuse, ruissellerait du métal magique. Le 24 juin 1698, ces courses frénétiques marquées souvent d’épisodes tragiques, trouvent enfin leur épilogue : la « bandeira » d’Antonio Dias de Oliveira découvre l’or dans la Serra de l’Itacolomi.

Commence alors une folle période d’où va surgir un autre Brésil. La nouvelle, vite répandue, de ces fabuleuses richesses provoque une véritable ruée, non seulement depuis le Nord-Est, mais aussi depuis le Portugal. On estime à 800.000 le nombre des métropolitains qui se déversent au Brésil dans la première moitié du XVIIIe siècle. Le gouvernement doit prendre des mesures pour freiner cette émigration sauvage, en 1709 et 1711, et censure l’information : il fait mettre au pilon un livre publié en 1710, à Lisbonne, par un Jésuite italien, le père Andreoni, sur les mines du Brésil.