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ATLAS
DES LANGUES EN PÉRIL Même si elle n'est pas nécessaire selon tous les points des vue linguistiques, la vieille métaphore organiciste qui conçoit les langues comme des êtres vivants qui naissent, se développent, grandissent et meurent est sans aucun doute un cadre adéquat pour une vision et une action politiques sur les langues. Parmi les 5 000 à 6 000 langues existantes, plus de la moitié sont aujourd'hui en danger : très menacées dans leur existence, mourantes ou bien potentiellement menacées, dit l'auteur dans son introduction. Et, si l'on ne prend pas les mesures qui simposent, ce processus de détérioration sera accéléré par les progrès technologiques actuels. Qu'une langue soit en danger signifie, d'une manière générale, qu'elle n'est plus enseignée aux enfants dans les écoles ou à une grande partie des enfants d'une communauté linguistique (30% d'enseignement aux enfants est le seuil minimum). Une action politique qui peut paraître paradoxale mais qui est très importante consiste, prioritairement, à veiller à ce que les locuteurs des langues menacées deviennent bi- o plurilingues. Un premier pas en ce sens est de faire comprendre que le bi- ou le plurilinguisme est à tout point de vue un avantage pour les hommes, de même que pour la préservation de leur langue. L'étude systématique, à léchelle mondiale, du risque de disparition des langues est relativement récente, ainsi que la conscience de ce problème et les travaux visant à contrecarrer cette tendance. Ce livre remplit la
fonction politique dattirer lattention sur le problème et peut être
considéré comme une étape dun vaste mouvement à poursuivre. Son premier chapitre
décrit de manière succincte le phénomène de la mort des langues. Le deuxième montre
les efforts menés par la communauté scientifique, avec l'aide de l'Unesco, pour
décrire, enregistrer et saisir les langues menacées dans des bases de données. La
troisième partie consiste en un atlas des langues en danger identifiées, avec 15 cartes. |